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foi et les distribue jusqu’au soir. Les jours suivants, l’affluence redouble, l’enthousiasme ne fait que s’accroître et la seconde croisade était décidée.

Le comte de Savoie, oncle du roi, fut, en dehors de la France, un des premiers seigneurs qui s’enrôlèrent pour cette nouvelle croisade. Le pape, traversant les Alpes, se trouvait à Saint-Just de Suse, au mois de mars 1147. Amédée III se confessa à lui et reçut pour pénitence d’aller aux Lieux-Saints. Dès lors, il s’occupa des préparatifs de l’expédition ; il abandonne au monastère de Saint-Just, en présence du pape Eugène III et de son fils Humbert, de vastes possessions et en reçoit, pour faire le voyage de la terre sainte, onze mille sous ; il donne à la ville de Suse les plus anciennes franchises que nous connaissions dans la monarchie de Savoie, et probablement moyennant un correspectif. Repassant les Alpes, il se rend auprès de l’évêque de Lausanne, l’invite à l’accompagner à Saint-Maurice d’Agaune, où il emprunte des religieux une table d’or valant, sans compter les pierres précieuses dont elle était ornée, 63 marcs d’or ; puis il part pour Metz, lieu fixé pour le rendez-vous des croisés français. De nombreux seigneurs de Savoie le suivirent. Parmi eux se trouvent Gauterin ou Gautier d’Aix, probablement le même qui, vingt-six ans auparavant, donnait aux moines des Alpes des terres à Cessens, et Aymon de Faucigny, le fils de Rodolphe de Faucigny, qui approuva cette donation, puis le propre fils de cet Aymon, appelé aussi Rodolphe[1].

  1. Ménabréa, Notice sur l’ancienne chartreuse du Vallon, Mémoires de l’Académie de Savoie, 2e série, II, 252.
    La famille de Faucigny exerçait alors une grande influence dans nos contrées, à en juger par les harges importants qu’elle remplissait. Rodolphe, qui approuve la première donation relative à la Combe de