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Aussitôt arrivés à Metz, ils se mettent en marche avec les croisés français (14 juin 1147). L’armée totale s’élevait à 100.000 hommes.

Le comte de Savoie laissait, en partant pour la Terre-Sainte, l’héritier de ses domaines dans un âge encore peu avancé. Sachant combien il était difficile de régir même un petit État dans ces temps où les querelles entre seigneurs étaient si fréquentes, ou la société n’était point encore assise sur un droit public généralement reconnu, il voulut donner au jeune Humbert un tuteur capable et intègre. L’évêque de Lausanne, qui, pendant son séjour à Hautecombe, s’était attiré l’estime générale, fixa l’attention d’Amédée III ; et, malgré sa résidence à l’étranger, il le choisit pour veiller, pendant son absence, à l’honneur et à la dignité de son fils, et pour maintenir l’intégrité de ses possessions.

Ainsi, en partant pour la croisade, les souverains de France et de Savoie avaient mis leurs États sous la sauvegarde de deux religieux : Suger, abbé de Saint-Denis, avait reçu de Louis VII la régence du royaume, et l’ancien abbé d’Hautecombe, celle du comté de Savoie.

On connaît la triste issue de cette seconde croisade. La trahison des Grecs, l’absence de plan général, la rivalité des croisés, amenèrent ce grand désastre qui contribua à faire dire à ceux qui jugent ces irruptions de l’Europe sur l’Asie, au seul point de vue du résultat matériel et direct, que les croisades ont été une des plus grandes folies de l’humanité.

    Cessens, avait, en 1119, un oncle, évêque de Genève ; un frère, évêque de Lausanne, et un autre frère, évêque de Maurienne. Parmi ses six enfants mâles, l’aîné, Aymon, lui succéda ; Ponce (le Bienheureux) fut abbé de Sixt ; Arducius, évêque de Genève. (Ibid.)