Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/411

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prédit du Christ à venir. Les pharisiens (dont il reprenait la fausse doctrine, la feinte dévotion et l’hypocrisie) le prirent en haine et le rendirent bientôt odieux au peuple, ensuite de quoi étant accusé d’aspirer à la royauté, il fut saisi et crucifié ; mais les évangélistes montrent, en dressant sa généalogie, décrivant sa naissance, sa vie, sa doctrine, sa mort et sa résurrection, et en comparant ce qu’il fit avec ce qui en avait été prédit, comme aussi tous les chrétiens avouent, qu’il fut le vrai Christ, le roi que Dieu avait promis à son peuple, et celui que le père devait envoyer au monde, afin de renouveler l’alliance entre Dieu et les hommes.


IV. Il est manifeste de ce que Christ a été envoyé de Dieu le père pour traiter alliance entre lui et son peuple, qu’il lui est inférieur en ce qui regarde le droit du règne, quoiqu’il soit égal à lui en ce qui est de la nature divine. Car cette charge n’est pas, à parier proprement, une dignité royale, mais quelque office au-dessous, tel qu’a été le gouvernement de Moïse. En effet, le règne appartenait à Dieu le père plutôt qu’au fils. Ce que Christ lui-même a donné à entendre, lorsqu’il a été baptisé comme l’un des sujets de ce royaume céleste, et ce qu’il a publié hautement dès le deuxième article de la prière qu’il nous a enseignée : Noire Père qui es cieux, ton règne advienne. Comme aussi lorsqu’il a dit : je ne boirai point de ce fruit de