Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/452

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apôtres, Actes 6. 3. 6. De sorte qu’il est certain, par la prati­que et par la coutume de l’église du siècle des apôtres, que tous les ecclésiastiques recevaient bien les ordres, et étaient consacrés par les apôtres et par les docteurs qui priaient sur eux, et leur imposaient les mains, mais que leur élection aux charges sacrées appartenait à l’église.


XXV. Il n’y a point de doute que la puissance de lier et de délier, c’est-à-dire, celle de remettre et de retenir les péchés, n’ait été donnée de notre Seigneur Jésus-Christ, à ceux qui seraient ses pasteurs et ses ministres, comme elle était dès lors conférée aux apôtres qu’il voyait auprès de sa personne. Or, ceux-ci ne l’ont pas reçue en moindre mesure que Christ ne la possédait lui-même ; puisqu’il leur dit en l’Évangile, comme mon Père m’a envoyé, je vous envoie aussi. Jean 23. vers. 21. ajoutant, ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus, vers. 23. Mais la difficulté est de ce qu’il faut entendre par les termes de lier et de délier, ou de remettre et de retenir les offenses. Car, premièrement il semble que c’est une chose contraire au pacte du nouveau Testament, que de retenir les péchés de celui qui ayant été baptisé en la rémission de ses fautes est vraiment repentant. Et que par conséquent Christ ne le fait point, ri que les pasteurs ne peuvent pas l’entreprendre.