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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/152

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Madelon transportée, et Olivier oublia son sort, le présent, l’avenir : il était heureux, il était libre ! Ils se plaignaient mutuellement tous deux de la manière la plus touchante, sur ce qu’ils avaient souffert l’un pour l’autre ; puis ils s’embrassaient encore de nouveau, et pleuraient de la joie de s’être retrouvés.

Si mademoiselle de Scudéry n’avait pas été déjà convaincue de l’innocence d’Olivier, elle n’aurait pu se dispenser d’y croire alors, en contemplant ces deux êtres oubliant ainsi leur misère et leurs souffrances inouies, et le monde entier, dans l’ivresse commune de leur parfait amour. « Non, s’écria-t-elle, un cœur pur est seul capable d’une insouciance aussi heureuse ! »

Les clairs rayons du matin pénétraient à travers les fenêtres. Desgrais frappa doucement à la porte de la chambre, et rappela qu’il était temps d’emmener Olivier Brusson, ce qui n’aurait pu s’exécuter plus tard sans éclat. Les deux amants durent se séparer.8