Aller au contenu

Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

froideur. Mais par suite de l’entretien important qu’ils eurent ensemble, lequel commença à midi et se prolongea sans interruption fort avant dans la nuit, le baron déclara le lendemain devant le tribunal que, conformément à la déclaration de son père, il reconnaissait son compétiteur Roderich, baron de R***, pour héritier direct et naturel du majorat, en qualité de fils légitime de Wolfgang de R***, son oncle, et de la demoiselle Julie de Saint-Val.

Au sortir de la salle d’audience, il monta dans une voiture de poste et s’éloigna rapidement, laissant à K.... sa mère et sa sœur, qui devaient peut-être ne jamais le revoir, d’après la lettre qu’il leur adressait, rédigée d’un bout à l’autre en phrases ambiguës et énigmatiques.

Un pareil dénouement surprit étrangement Roderich, et il pressa V. de lui expliquer comment ce miracle s’était opéré, et quelle puissance mystérieuse y avait pris part. V. différa pourtant de le satisfaire jusqu’à ce qu’il eût pris possession du majorat. Or, le tribunal, nonobstant la déclaration de Hubert, exigeait encore, pour ordonner l’entrée en jouissance, les preuves péremptoires de la légitimité du jeune baron.

V. offrit en attendant à Roderich de venir habiter R....sitten, et il laissa à entendre que la mère et la sœur de Hubert, qui devaient se trouver, par suit du brusque départ de celui-ci, dans un certain embarras, préféreraient le séjour du vieux château à la vie agitée et dispendieuse de la ville. La joie et