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Page:Hoffmann - Contes fantastiques,Tome 2, trad. Egmont, 1836.djvu/339

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l’empressement avec lequel Roderich accueillit l’idée d’habiter, au moins pour quelque temps, sous le même toit avec la baronne et sa fille, témoignèrent de l’impression profonde que cette enfant aimable et gracieuse avait produite sur son cœur. En effet, le baron sut si bien mettre à profit le temps de son séjour à R....sitten, qu’en moins de quelques semaines il avait gagné l’amour sincère de Séraphine et l’assentiment de sa mère pour leur prochaine union.

Mais V. trouvait un peu prématurés de tels arrangements, puisque la reconnaissance légale de Roderich comme titulaire du majorat restait encore incertaine, quand des lettres de la Courlande vinrent faire diversion à la vie d’idylle qu’on menait au château.

Hubert n’avait pas paru dans les domaines de cette contrée, mais il était parti directement pour Pétersbourg, où il avait pris du service comme militaire, et il se trouvait actuellement dans l’armée envoyée contre les Perses, avec lesquels la Russie était en guerre. Cette nouvelle nécessita le prompt départ de la baronne et de sa fille pour la Courlande, où un grand désordre s’était introduit dans les propriétés de la famille. Roderich, qui se regardait déjà comme le fils adoptif de la baronne, ne manqua pas d’accompagner sa bien-aimée, et V., de son côté, retourna à K...., de sorte que le château redevint aussi désert que peu de temps auparavant. En outre, la maladie de l’intendant prenant tous les jours plus de gravité, il crut lui-même qu’il ne s’en releverait jamais, et ses fonctions furent dévolues à un