Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/106

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homet  ? Que de contradictions  !

Naudé par une ridicule méprise croyoit ce Traité des trois imposteurs d’Arnauld de Villeneuve, Ecrivain grossier & barbare  ; & Erustius déclare avoir ouï-dire, étant à Rome, à Campanelle que c’étoit l’ouvrage de Muret, Ecrivain très-poli & très-latin, postérieur de plus de deux siècles à Arnauld de Villeneuve. Mais il faut qu’Erustius se trompe & que Campanelle ait varié, car, dans la préface de son Atheismus triumphatus, & plus expressément encore dans sa question de gentilismo non retinendo, il dit que c’est d’Allemagne que l’ouvrage étoit parti : ou il faudroit supposer qu’il n’y avoit que l’édition qui fût d’Allemagne, mais que la composition étoit de Muret : ce qui seroit entièrement opposé à ce que Florimond de Rémond a dit ci-dessus, que le livre avait été forgé en Allemagne, quoique imprimé ailleurs, mais Muret a été accusé à faux & ne doit pas avoir besoin d’apologie. On a jugé de sa religion par ses mœurs. Les Huguenots fâchés de ce qu’ayant leur doctrine il l’avoit depuis quittée sans retour, ne l’ont pas épargné dans l’occasion. Bèze, dans son Histoire Ecclésiastique, lui a reproché deux crimes, dont le second est l’athéis-