Page:Holbach - Traité des trois imposteurs, ed. de Londres, 1777.djvu/41

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qu’ils seroient le Peuple favori de ce Dieu, pourvu qu’ils crussent ce qu’il leur diroit de sa part. L’usage adroit de ses prestiges & de la connaissance qu’il avoit de la nature, fortifia ces exhortations : & il confirmoit ce qu’il leur avoit dit par ce qu’on appelle des prodiges, qui sont capables de faire toujours beaucoup d’impressions sur la Populace imbécile.

On peut remarquer surtout qu’il crut avoir trouvé un moyen sûr de tenir les Hébreux soumis à ses ordres en leur persuadant que Dieu était lui-même conducteur de nuit sous la figure d’une colonne de feu, & de jour sous la forme d’une Nuée. Mais aussi on peut prouver que ce fut là la fourberie la plus grossière de cet imposteur. Il avait appris pendant le séjour qu’il avait fait en Arabie que comme le pays étoit vaste & inhabité, c’étoit la coutume de ceux qui voyageoient par troupes de prendre des guides qui les conduisoient la nuit par le moyen d’un brasier dont ils suivoient la flamme, & de jour par la fumée du même brasier, que tous les membres de la Caravane pouvaient découvrir, & par conséquent ne se point égarer. Cette coutume était encore en usage chez les Mèdes & les Assyriens  ; Moyse s’en ser-