Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/102

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qu’il n’était pas seul avec Rosine ; il allait la saisir à la ceinture et l’appuyer sur son cœur quand un léger bruit se fit entendre.

Il regarda la porte de son cabinet.

— Il y a quelqu’un ici ! dit Rosine en pâlissant. Ah ! monsieur, il fallait ne pas m’ouvrir la porte.

L’étudiant garda le silence. Deux sentiments opposés vinrent agiter son cœur. Il ne savait plus comment accueillir cette belle fille qui, dans toute sa candeur charmante, venait se réfugier sous son toit. L’amour n’aime pas toujours à prendre ce qu’il a sous la main, Edmond La Roche eût été heureux d’entraîner Rosine le jour où il la rencontra dans la rue des Lavandières. On est accoutumé, par tradition, à ces aventures-là dans le pays latin ; mais, quand par hasard on rencontre une passion plus grave et plus digne, on se réveille aux nobles instincts, on sent