Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/35

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Mais, à cet instant, la mère ayant fait, sans le vouloir, un bruit d’assiettes, tous les enfants ouvrirent les yeux.

— Allez vous coucher, dit la mère sans écouter son cœur.

— J’ai faim ! dit l’un des enfants.

— Moi, dit un autre, j’ai rêvé que je mangeais un lièvre.

— Vous avez dîné, reprit la mère.

Comme elle parlait avec des larmes dans les yeux, tous les enfants se regardèrent avec une surprise muette.

— Non, reprit la pauvre femme, ne m’écoutez pas, venez à table ; tant qu’il restera une miette de pain ici, chacun en aura sa part.

Rosine ne mangea pas ; la nuit, elle ne dormit pas. Elle entendit son père qui se désespérait.