Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/36

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— Oh ! la misère de Paris ! dit André Dumon en songeant à son petit village éparpillé sur une verte rive de la Meurthe.

À Paris, la misère est mille fois plus sombre que dans le plus pauvre village : tant qu’il y a un rayon de soleil qui égaye le chemin, un arbre vert qui donne de l’ombre, une fontaine qui verse à boire au premier venu, on traîne sa misère avec je ne sais quelle force juvénile ; le sourire du ciel et de la nature vient jusqu’au cœur de celui qui travaille. On voit Dieu à chaque pas, Dieu qui dit d’espérer ! Mais à Paris, dans ces repaires qui semblent bâtis pour des forçats, où le soleil ne luit jamais, où les fenêtres ne s’ouvrent pas sur le ciel, où l’hirondelle ne vient pas faire son nid, la misère est une image de la mort, la misère s’accroupit dans le foyer, s’assied au chevet du lit,