Page:Houssaye - La Vertu de Rosine, 1864.djvu/76

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seuse pour être exigeante. Il n’y a pas grand’chose à faire ici. Ma cuisine est au café Anglais. Le matin vous m’habillerez ; vous arroserez les fleurs de la jardinière ; vous roulerez de temps en temps des cigarettes. Le soir, quand je vous le dirai, vous viendrez me chercher à l’Opéra.

— À l’Opéra ?

— Oui. Vous voyez que tout cela n’est pas bien difficile.

— Mais c’est une vie de conte de fées ! dit gaiement Rosine.

— Oui, vue d’un peu loin ; mais ne parlons pas de cela.

Rosine croyait avoir ouvert la porte des paradis perdus. Pour elle, qui était curieuse comme toutes les femmes, — plus curieuse, puisqu’elle n’avait rien vu, — chaque jour, chaque heure, chaque seconde, lui révélait un coin de ce tableau char-