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BÉRIOT. — ECOLE TRANSCENDANTE DU VIOLON. 101

elle représente, d'un côté l'effigie de l’artiste, et de l’autre, un violon avec un soleil dont les rayons sont ontremêlés des titres des œuvres de Violli, et la devise nec plus ultra.

dans les arts, qui prenant pour maxime cet aphorisme : "toujours mieux ! jamais bien !" Dans ce livr" sur la didactique transcendante du violon, l’auteur traite de la justesse, de la mesure de précision, de la mesure du sentiment, du coloris, de la grâce, de l'appoggiature ou note d’expression.

En parlant de la justesse, Bériot la divise en justesse de précision et justesse de sentiment.

"La justesse de précision est celle que peuvent rendre les instruments à claviers, où les demi-tons de la gamme sont à une distance égale avec une rectitude toute mathématique. La justesse de sentiment ne peut s’exprimer que par les instruments qui planent au-dessus de l'accompagnement, comme la voix humaine, le violon, en un mot tous les instruments chantants qui seuls peuvent rendre ces modifications presque insensibles. La justesse de précision convient à la musique contemplative, religieuse, naïve, à toute musique enfin qu’exclut la passion.

"Tandis que la justesse de sentiment, au contraire, ne doit se rencontrer que dans la mélodie dramatique dont les nuances d’expression sont variées à l’inflni."

Bériot applique également à la mesure ce qu’il dit de la justesse.

"La mesure de précision est applicable à toute musique qui n’exprime pas un sentiment passionné, comme par exemple la prière calme et solennelle, le style fugué.

"La mesure de sentiment est celle dans laquelle l’altération de la valeur des notes ou de la mesure sont d’ordinaire le mouvement ascendant et expressif de la phrase."

Après ces données sur l’esthétique du violon, viennent trente études de précision suivies de trente autres études de caractère et de sentiment.

  1. L’Art du prélude (œuvre posthume).

Cette seconde annexe de la méthode est moins un traité complémentaire qu’un recueil de formules destiné à guider les premiers pas de l’élève dans le domaine du prélude et de la composition.

Le prélude est l’échelon qui mène à l’improvisation, laquelle est elle-même la condition première de la composition.

L’auteur s’est simplement attaché à donner à l’élève, dans les tons majeurs et dans les mineurs, des exemples ou formules que son imagination pourra modifier et varier ensuite à l’infini, en tenant compte de règles élémentaires qu’il a apprises dans le solfège.

Au nombre des élèves de Bériot, on compte M. Vieuxtemps dont le talent et les compositions ont une réputation européenne.