Page:Huet - Étude sur les différentes écoles de violon.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

HORATIO DE PARME. 17

[1] Il s’en trouve d’autres excellens pour la harpe, comme la signora Constancia[2] qui la touche parfaitement bien. Voilà, Monsieur, ceux qui excellent sur les instrumens. Il est vray que j’en ay otiy plusieurs qui suivent fort bien une fugue sur l’orgue ; mais ils n’ont pas tant d’agrément que les nostres : je ne sçay si c’est à cause que leurs orgues n’ont pas tant de registres et des jeux différens, comme ceux que nous avons aujourd’huy dans Paris ; et il me semble que la plupart de leurs orgues ne soient que pour servir les voix, et pour faire paroistre les autres instrumens.

"Quant à la viole, il n’y a personne maintenant dans l’Italie qui y excelle, et même elle est fort peu exercée dans Rome : c’est de quoy je me suis fort peu étonné, veu qu’ils ont eu autrefois un Horatio de Parme, qui en a fait merveille, et qui en a laissé à la postérité de fort bonnes pièces, dont quelques-uns des nostres se sont servis finement sur d’autres instrumens, comme de leur propre[3] ; et aussi que le père de ce grand Ferabosco[4], italien, en a

  1. (Suite de la page précédente).
    Compendium of Practical Musick, imprimé cette même année, recommande à ses lecteurs les compositions de Ferabosco et de plusieurs autres musiciens, décédés à la date où il écrivait. (Now deceased.)
  2. Cette artiste étant seulement mentionnée ici par son nom de baptême, nous n’avons pu nous procurer aucun renseignement biographique sur son compte.
  3. Comme pour la signora Constancia, nous sommes sans renseignements sur cet habile violiste. Daquin, qui en parle très-probablement d’après la lettre de Maugars, dit que : « quelques auteurs un peu plagiaires ont donné ses compositions comme leurs propres productions… Manœuvre qui se réitère avec une espèce de succès.» (Siècle littéraire de Louis XV, 1753).
  4. On le voit, ce musicien, dont on connaît un grand nombre de motets et de madrigali publiés à Venise et à Anvers, était bien le père du compositeur et virtuose sur la lyre, dont Maugars a parlé précédemment. Il se nommait également Alfonsa.