mon drame et de tous ceux que je ferai, c’est vous prouver combien j’ambicionne l’honneur de m’abriter sous votre égide, et de parer mes écrits de votre nom. Si vous daignez m’honorer de la plus modeste offrande, je m’occuperai aussitôt à faire une pièsse de vers pour vous payer -mon tribu de reconnaisance. Cette pièsse, que je tacherai de rendre aussi parfaite que possible, vous sera envoyer avant d’être insérée au commencement du drame et débitée sur la scène.
«Et Madame Pabourgeot,
« Mes hommages les plus respectueux.
« P. S. Ne serait-ce que quarante sous.
« Excusez-moi d’envoyer ma fille et de ne pas me présenter moi-même, mais de tristes motifs de toilette ne me permettent pas, hélas ! de sortir… ».
Marius ouvrit enfin la quatrième lettre. Il y avait sur l’adresse : Au monsieur bienfaisant de l’église Saint-Jacques-du-Haut-Pas. Elle contenait ces quelques lignes :
« Si vous daignez accompagner ma fille, vous verrez une calamité missérable, et je vous montrerai mes certificats.
« À l’aspect de ces écrits votre âme généreuse sera mue d’un sentiment de sencible bienveillance, car les vrais philosophes éprouvent toujours de vives émotions.
« Convenez, homme compatissant, qu’il faut éprouver le plus cruel besoin, et qu’il est bien douloureux, pour obtenir quelque soulagement, de le faire attester par l’autorité comme si l’on n’était pas libre de souffrir et de mourir d’innanition en attendant que l’on soulage notre missère. Les destins sont bien fatals pour d’aucuns et trop prodigue ou trop protecteur pour d’autres.
« J’attends votre présance ou votre offrande, si vous daignez la faire, et je vous prie de vouloir bien agréer les sentiments respectueux avec lesquels je m’honore d’être,
« votre très humble
« et très obéissant serviteur,