Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de quelque chose dans l’entre-bâillement inerte de ses doigts.

Il se retourna vivement.

Il avait dans la main un papier et devant lui un homme.

C’était cet homme venu jusqu’à lui par derrière avec la précaution d’un chat, qui lui avait mis ce papier entre les doigts.

Le papier était une lettre.

L’homme, suffisamment éclairé par la pénombre stellaire, était petit, joufflu, jeune, grave, et vêtu d’une livrée couleur feu, visible du haut en bas par la fente verticale d’un long surtout gris qu’on appelait alors capenoche, mot espagnol contracté qui veut dire cape-de-nuit. Il était coiffé d’une gorra cramoisie, pareille à une calotte de cardinal où la domesticité serait accentuée par un galon. Sur cette calotte on apercevait un bouquet de plumes de tisserin.

Il était immobile devant Gwynplaine. On eût dit une silhouette de rêve.