Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/139

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À Gwynplaine. Le papier sent bon. Tout est clair. Le petit homme, Gwynplaine le connaît. Ce nain est un groom. Cette lueur est une livrée. Ce groom a donné rendez-vous à Gwynplaine pour le lendemain à la même heure, à l’entrée du pont de Londres. Est-ce que le pont de Londres est une illusion ? Non, non, tout cela se tient. Il n’y a là dedans aucun délire. Tout est réalité. Gwynplaine est parfaitement lucide. Ce n’est pas une fantasmagorie tout de suite décomposée au-dessus de sa tête, et dissipée en évanouissement ; c’est une chose qui lui arrive. Non, Gwynplaine n’est pas fou. Gwynplaine ne rêve pas. Et il relisait la lettre.

Eh bien, oui. Mais alors ?

Alors c’est formidable.

Il y a une femme qui veut de lui.

Une femme veut de lui ! En ce cas que personne ne prononce plus jamais ce mot : incroyable. Une femme veut de lui ! une femme qui a vu son visage ! une femme qui n’est pas aveugle ! Et qui est cette femme ? Une laide ?