Page:Hugo - L'Homme qui rit, 1869, tome 3.djvu/35

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probablement avec grâce le jappement de leur mère au hurlement de leur père. Car il hurle. Il faut hurler avec les hommes. Il aboie aussi, par condescendance pour la civilisation. Adoucissement magnanime. Homo est un chien perfectionné. Vénérons le chien. Le chien, — quelle drôle de bête ! — a sa sueur sur sa langue et son sourire dans sa queue. Gentlemen, Homo égale en sagesse et surpasse en cordialité le loup sans poil du Mexique, l’admirable xoloïtzeniski. J’ajoute qu’il est humble. Il a la modestie d’un loup utile aux humains. Il est secourable et charitable, silencieusement. Sa patte gauche ignore la bonne action qu’a faite sa patte droite. Tels sont ses mérites. De cet autre, mon deuxième ami, je ne dis qu’un mot : C’est un monstre. Vous l’admirerez. Il fut jadis abandonné par des pirates sur les bords du sauvage Océan. Celle-ci est une aveugle. Est-ce une exception ? Non. Nous sommes tous des aveugles. L’avare est un aveugle ; il voit l’or et ne voit pas la richesse. Le prodigue est un aveugle ; il