Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/226

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complainte d’un chanteur en plein vent, près de la fontaine ; combien de fois avait-il flâné, les jours de marché aux fleurs, près du séminaire ?

Depuis longtemps déjà, il avait épuisé le charme de ce lieu tranquille ; pour le savourer à nouveau, il fallait maintenant qu’il espaçât ses visites, qu’il ne le parcourût qu’à de rares intervalles.

Aussi, la place Saint-Sulpice ne lui était-elle plus d’aucun secours le dimanche et il préférait les autres jours de la semaine, car, allant à son bureau, il était moins désœuvré ; ah ! décidément, le dimanche devenait interminable ! Ce matin-là, il déjeunait un peu plus tard que de coutume et il s’éternisait à table, pour laisser au portier le temps de nettoyer la chambre, et jamais elle n’était rangée quand il revenait : il butait contre les tapis en rouleaux, et il avançait dans le nuage soulevé par les balais. Une, deux, le pipelet retapait les draps, étendait les tapis et il partait sous prétexte qu’il ne voulait pas déranger Monsieur.

M. Folantin récoltait de la poussière sur tous les meubles avec ses doigts, rangeait ses habits entassés sur un fauteuils, envoyait çà et là un coup de plumeau et remettait de la cendre dans son crachoir ; ensuite, il comptait le linge que rapportait parfois la blanchisseuse ; un tel dégoût l’assaillait à la vue de la charpie de ses chemises, qu’il les fichait, sans plus les examiner, dans un tiroir.