Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/109

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tistiquement à se vautrer dans d’inqualifiables fanges, il ne s’en suivait pas nécessairement qu’il eût dévoré ta dot.

— Après cela, reprit Désableau qui semblait réfléchir, peut-être le notaire a-t-il raison. Il se pourrait que ton mari n’eût pas croqué le magot, cet homme-là n’avait sans doute pas la hardiesse du vice ! – C’est un fait cela, il y a des gredins qui atteignent par l’intensité de leurs forfaits à une sorte de grandeur. Certes, je suis heureux, au point de vue de tes intérêts pécuniaires, que ton époux ne figure pas au nombre de ceux-là ; mais, avouons-le, ma fille, André possède vraiment un vice si banal qu’il vous répugne !

Berthe défendit énergiquement son mari :

— On n’accuse pas les gens de cette façon, dis-elle ; non, mon mari n’est ni un gredin, ni un malhonnête homme et puis, enfin, tu le sais bien pourtant, dans cette malheureuse rupture, c’est moi qui ai eu tous les torts ! – Ce n’est pas ! s’écria Désableau. En admettant même que tu les aies eus, tu ne les as pas, en fait. Une femme devient ce que son époux veut qu’elle devienne. – Tiens, regarde, la mienne, ta tante ; ah ! je puis déclarer que jamais, au grand jamais, il ne s’est élevé entre nous la moindre divergence d’idées, le moindre nuage ! Mais aussi, elle a contribué, sous mon impulsion, à la bonne intelligence, au bien-être d’un intérieur qui est justement estimé par tous. Non, je le maintiens, si au lieu de t’allier à un bo-