Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/411

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le frère Gèdre sa mitre, il regagna, à travers la grande allée de l’église, le cloître.

M. Lampre et Durtal emboîtèrent le pas derrière lui sous les galeries et entrèrent, à leur tour, dans la salle du chapitre, une vaste pièce, plafonnée de poutres, garnie, le long de ses murs, de simples bancs, occupée au bout par la cathedra élevée de quelques marches et au-dessus de laquelle était cloué un crucifix. Deux tabourets étaient placés de chaque côté de ce trône et, à droite, se dressait une table sur laquelle étaient posés, un bassin, une aiguière et des serviettes.

Au milieu de la salle, en face du siège abbatial, il y avait un tapis, deux flambeaux allumés, deux chaises, une pour le novice, l’autre pour le P. Felletin et devant celle destinée au novice, un escabeau et un coussin de velours rouge.

Lorsque tous furent assis, le P. Felletin s’avança vers le P. Abbé, le salua et dit, en latin :

— Révérendissime père, la règle a été lue déjà, pour une première fois, à notre frère Baptistin Cholet ; vous plaît-il de le revêtir de la coule des novices ?

— Allez et amenez-le.

Le P. Felletin sortit et revint, quelques minutes après, avec le frère Cholet qui baissait, intimidé, les yeux.

Il se prosterna, étendu à plat ventre sur le plancher.

— Quid petis ? que demandez-vous ?

— La miséricorde de Dieu et la confraternité avec vous.

Et l’Abbé répondit :

— Que le seigneur vous associe à ses élus !

— Amen.