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LES FOULES DE LOURDES

chel, trace des cicatrices de ses plaies ; ni coutures blanches, ni plaques roses ; sa figure est redevenue ainsi qu’elle était, auparavant.

Je suis tiré de mes réflexions par le bruit des conversations qui se croisent dans la salle ; elle s’est, peu à peu, remplie ; des médecins, des prêtres, des curieux se pressent ; le secrétaire de l’Évêque de Tarbes, l’affable P. Eckert, entre, en quête de renseignements pour le Journal de la Grotte qu’il dirige et il s’installe près du Dr Cox ; et la porte s’ouvre encore et une jeune fille, accompagnée de deux dames, demande à être examinée.

On s’enquiert de son nom. Virginie Durand, âgée de 19 ans, demeurant à Saint-Michel Chef-Chef, dans la Loire-Inférieure ; elle raconte qu’elle était poitrinaire et qu’elle a été guérie, l’année dernière. Le Dr Cox se lève, va chercher les dossiers et les registres, découvre, en effet, le nom, et donne, à haute voix, lecture des pièces.

Il en résulte que Virginie Durand est venue, avec le pèlerinage nantais, l’an dernier ; elle a présenté un certificat médical constatant qu’elle était atteinte de tuberculose des poumons ; les crachats avaient été analysés, la nature du mal ne pouvait faire de doute. Elle avait eu de nombreuses hémoptysies et elle était tombée dans un tel état d’affaiblissement qu’elle était incapable de se tenir debout. Dans le bain où elle fut plongée, elle endura des