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LES FOULES DE LOURDES

douleurs épouvantables et faillit passer dans une crise de suffocation ; puis avant même que d’être retirée de l’eau, elle sentit un bien-être indicible qui succédait à ses tortures ; et elle put s’habiller, seule, aller sans aide à la grotte, manger de bon appétit et dormir. On l’a auscultée, le jour même, et l’on n’a plus trouvé trace des lésions.

— Avez-vous un nouveau certificat de votre médecin ? demande le Dr Boissarie ; elle en tend un, relatant qu’elle n’a jamais été souffrante, depuis son retour dans son pays et qu’elle a engraissé de 24 livres.

— Voulez-vous examiner Mademoiselle ? propose le docteur à plusieurs médecins qui tournent autour de l’ancienne malade ; deux acceptent qui l’auscultent, dans la salle voisine et déclarent, en rentrant, que les poumons ne présentent rien d’anormal.

Le Dr Cox rajoute au dossier le nouveau certificat, prend note de la consultation et, l’an prochain, quand cette jeune fille sera de nouveau de séjour à Lourdes, on l’examinera, afin de s’assurer si sa guérison s’est encore maintenue.

Il y en a qui, depuis quinze ans, viennent ainsi, en action de grâces, à la grotte et se rendent à la clinique, si bien que l’on suit, année par année, l’état de leur santé ; ce sont de vraies archives de familles, que ces archives de Lourdes !