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LES FOULES DE LOURDES

leurs enfants, des jeunes filles pour entrer dans un cloître et servir Dieu, des religieuses pour retourner à leur poste, auprès des infirmes !

Combien aussi dont le rôle propitiatoire est terminé et que la Mère délivre ! d’autres qui ne sont pas guéries une année, le sont l’année suivante, quand leur temps d’expiation est accompli ; — d’autres qui n’ont rien obtenu, à Lourdes même, sont exonérées en rentrant à Paris, comme Mlle Glaser, à Notre-Dame des Victoires, ou chez elles, comme Marie-Louise Louchet d’Yvetot, qui, en 1904, s’éloigne de Lourdes ainsi qu’elle y était arrivée, avec une plaie suppurante occasionnée par une opération de l’appendicite et se réveille un matin, dans sa chambre, complètement guérie ; comme Louise Lécuyer qui, atteinte de coxalgie à la hanche droite, recouvre la santé, en septembre 1902, après qu’elle a réintégré l’hôpital de Pont-de-Veyle ; comme tant d’autres enfin qui sont libérés de leurs maux, après qu’ils ont rejoint leur chez eux.

Il n’y a donc jamais lieu de désespérer, puisque bien souvent le miracle se produit quand on ne l’attendait plus.

Dans tous les cas, ce n’est pas en vain que l’on consent aux tortures du trajet de Lourdes. L’on pourrait croire que ces gens qui partent dans le même état qu’ils sont venus sont anéantis par le