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LES FOULES DE LOURDES

naque qui inventa ces infernales représailles ! pour parachever son œuvre, il a jugé nécessaire d’ajouter encore un peu d’or à l’aveuglant ensemble de ces colifichets et, après avoir beaucoup réfléchi sans doute, il s’est décidé à tendre des chaînes dorées devant ses chapelles. Que pensez-vous de celui-là ? Est-ce pour le culte d’un marquis de Carabas ou pour le culte d’un Dieu que l’on a instauré un pareil temple ?

Quant aux statues de vieux bois, elles ont, cela va de soi, disparu et les mauvais lieux du quartier Saint-Sulpice contaminent de leurs produits scélérés tous les autels.

Ah ! cette nouvelle église qui n’a été édifiée que pour faire pièce à la basilique, pour élever autel contre autel, suivant l’expression même du cardinal Langénieux, elle évoque, à elle seule, tous les épisodes de l’histoire de Lourdes, les souterraines batailles engagées entre deux camps, celui du curé Peyramale et du vieux Lourdes que maniait en sous-main M. Lasserre et celui des évêques de Tarbes et des Pères de Garaison.

Sans vouloir remuer la cendre des haines qui couvent encore dans les deux partis, je vais cependant expliquer comment Mgr Peyramale qui était le curé de Lourdes, au moment des Apparitions, a, dans un intérêt pécuniaire, au profil de sa paroisse et aussi par dépit d’avoir vu le domaine