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LES FOULES DE LOURDES

des ornements qu’il est nécessaire de souvent renouveler, l’on obtient des chiffres confondants. Il sied de se souvenir aussi qu’il n’y a pas de rendement de chaises dans les églises, que les bains des piscines sont gratuits ; il convient surtout de se rappeler les gigantesques frais d’entretien des églises, des maîtrises, de l’esplanade, des jardins, de la clinique, des abris, les dépenses du personnel domestique, des sœurs chargées du blanchissage, de l’éclairage électrique brûlant, jours et nuits, l’hospitalité offerte aux évêques et aux directeurs de pèlerinages à la résidence, les aumônes, tout… et si l’on établissait des comptes, l’on s’apercevrait sans doute que les quêtes, que les dons, que les offrandes volontaires qui affluent de partout, seraient insuffisants pour parer à de tels frais, si la vente de l’eau, envoyée au loin et celle des cierges, pris sur place, ne changeait le déficit assuré en un trop plein.

En somme, les Pères ne se sont arrogé qu’un seul monopole, celui de l’eau expédiée en bouteilles et en caisse ; autrement, à Lourdes même, chacun peut puiser et emporter autant d’eau qu’il lui plaît, et sans payer un sou.

Dans tous les cas, ce sont les pauvres qui profitent de ce bien être et ils seraient mal venus à se plaindre. Ils sont traités, comme nulle part ailleurs, ici. Ils n’ont rien à débourser, ni dans les abris,