drait, prier, seul à la source ; il est à l’attache, en service et à ses frais.
Parmi même les visiteurs qui ne besognent pas dans le service des attelages et des piscines, combien, mus de pitié pour ces épaves humaines que l’on traîne devant eux, sur les routes, s’oublient complètement et implorent, de toutes leurs forces, la Madone pour elles. Il y a là le bienfait de l’omission personnelle, l’amour si rare du prochain. On a remisé le bagage de son égoïsme à la consigne. Qui sait si tout de même, il ne pèsera pas moins, quand on le reprendra ?
En résumé, à Lourdes, on assiste à un renouveau des Évangiles ; on est dans un lazaret d’âmes et l’on s’y désinfecte avec les antiseptiques de la charité ; en comparaison de ces profits sanitaires, qu’est-ce que le désarroi de la bêtise et de la laideur, la partie purement humaine des déchets ?
Enfin, il y a, ici, la Vierge, compatissante et douce, qui semble, à certains instants, plus vivante, plus près de nous, que partout ailleurs.
C’est Elle qui, par ses guérisons miraculeuses, a rendu ce pèlerinage célèbre dans l’univers entier. Le public des indifférents ou des sceptiques, inapte à comprendre ce qui ne tombe pas sous la portée de sa raison et de ses sens, ne se soucie guères des grâces spirituelles qu’Elle déverse cependant à foison, dans la grotte ; il ne peut être touché que