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LES FOULES DE LOURDES

par le visible et le palpable, par des prodiges matériels, par des suppressions de maladies et de plaies ; et la question se résume pour lui de savoir, d’abord si des guérisons s’opèrent, en effet, à Lourdes et ensuite si ces guérisons sont, comme l’affirment les catholiques, le bouleversement absolu des lois de la nature, le désaveu complet de toutes les méthodes médicales, la négation de tous les préceptes de l’hygiène et de toutes les prévisions de la science. Cela seul l’intéresse.

J’ai répondu, je crois, tout le long de ce livre, par des exemples, à ces questions. Il me reste, en présentant les objections et les réponses, à les réunir et à les récapituler, en quelques lignes.

Au début, aussitôt après les Apparitions à Bernadette, les libres-penseurs, ahuris par le mystère d’inintelligibles cures, songèrent à les expliquer par les vertus thérapeutiques de la source ; mais on fit l’analyse de l’eau et il fut reconnu qu’elle était dénuée de toute propriété médicinale ; et d’ailleurs de quel pouvoir magique n’aurait-il pas fallu que cette nouvelle fontaine de Jouvence fût douée, puisqu’au contraire de toutes les eaux thermales dont les effets se spécialisent, elle enlevait indifféremment toutes les infirmités et toutes les maladies ? c’eût été la panacée terrestre, l’unité du remède appliqué à la diversité des maux !

La nature ne nous a pas jusqu’à ce jour départi