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LES FOULES DE LOURDES

citée, par suite de la puissance du désir et de l’énergie de la suggestion ; et alors, les enfants peuvent-ils l’être par ces mêmes moyens, est-ce possible ?

J’ai parlé du gamin à la gouttière de bois de Belley. Celui-là pouvait avoir de sept à huit ans. Était-il en âge de s’hypnotiser ? je veux bien encore le croire ; passons alors à de plus jeunes. Dans un volume très documenté sur Lourdes, l’abbé Bertrin a relevé au hasard des archives médicales de la clinique, des cures d’enfants plus jeunes — et qui se sont maintenues, celles-là — Fernand Balin, guéri, en 1895, d’une déviation du genou, il avait trente mois ; Yvonne Aumaître, la fille d’un médecin, guérie, en 1896, d’un double pied-bot, elle avait vingt-trois mois ; Paul Marcère, guéri, en 1866, de deux hernies congénitales, il avait juste un an ; et combien d’autres !

Dira-t-on que des enfants de cet âge étaient en état de s’autosuggestionner ? il faudrait être, on en conviendra, dément pour le prétendre.

Comment supposer, d’autre part, que l’exaltation de la foi est, à Lourdes, l’agent principal des cures ?

Pourquoi alors tant de personnes qui ont la foi, ne sont-elles pas guéries alors que tant d’autres, qui ne l’ont pas, le sont ; — car enfin, sans même citer le cas de Gargam et de tant d’autres comme