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LES FOULES DE LOURDES

La nature ? la nature des athées, la nature sans Dieu et qui se manipulerait, elle-même, et qui se manierait, en personne ? — mais voyons, c’est insensé ! — Comment, la nature se contredirait, se violerait, elle-même, et pourquoi ? parce que l’on aurait adressé des prières à une autre qu’à elle !

Car, autrement, elle ne se contrecarre pas et elle suit son cours régulier. Il faut donc pour qu’elle se détermine à se dédire qu’on invoque Dieu ou la Vierge — sans cela rien — et on peut la prier, elle, comme on prie Notre-Dame de Lourdes, et elle n’en demeurera pas moins inerte, elle n’en restera pas moins insensible. L’essai est facile à tenter, d’ailleurs ; adulez-la par tous les dithyrambes, que vous voudrez, priez-la de toutes les façons que vous concevrez et vous verrez si le cancer qui vous ronge disparaîtra !

Ces arguments ne tiennent donc pas debout et nous sommes bien obligés d’en revenir à une puissance qui la commande et à laquelle elle obéit, c’est-à-dire à Dieu et à la Vierge.

Mais, comment faire admettre la certitude de cette dynamique divine à des personnes qui ont, il sied de l’avouer, tout intérêt à la nier ?

Ces Apparitions de la Vierge, attestées par des actes inouïs, sont, en effet, très inquiétantes pour bien des gens, si l’on y songe.

Imaginez, par exemple, un homme — non un co-