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LES FOULES DE LOURDES

— Mais, lui dis-je, il faut cependant tenir compte des intentions ; en gens pratiques, les Belges ont voulu éviter la douloureuse horreur de ces trains d’agonisants trimballés, en de pénitentielles voitures, d’un bout de la France à l’autre, de ces sinistres trains blancs si bien décrits par Émile Zola, et ils ont voulu que leurs malades fussent mieux installés pour moins souffrir. Ce confort serait donc, si nous nous plaçons à ce point de vue, un acte de charité…

— Peut-être, mais néanmoins les faits sont là ; renseignez-vous auprès des habitants de Lourdes. Il n’en est pas un qui ne soit frappé de la diminution des grâces infligée aux Belges depuis qu’ils ne voyagent plus pauvrement et délaissent leur poste au chevet des grabataires, pour aller, en bande, se divertir.