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D’IBN BATOUTAH.

en meubles, joyaux et ambre. Ils arrivèrent à terre sains et saufs, car le vent leur venait en aide. Pour moi, je restai sur le vaisseau, dont le patron gagna la terre sur une planche. Les marins entreprirent de construire quatre radeaux ; mais la nuit survint avant qu’ils fussent achevés, et l’eau nous envahit. Je montai sur la poupe et y restai jusqu’au matin. Alors plusieurs idolâtres vinrent nous trouver dans une barque qui leur appartenait. Nous descendîmes avec eux sur le rivage, dans le pays du Ma’bar, et nous leur apprîmes que nous étions au nombre des amis de leur sultan, à qui ils payaient tribut. Ils lui écrivirent pour lui donner avis de cela. Le souverain était occupé à faire la guerre aux infidèles, à deux journées de distance ; je lui envoyai une lettre pour lui annoncer ce qui m’était arrivé. Les idolâtres en question nous firent entrer dans un grand bois, et nous apportèrent un fruit qui ressemble à la pastèque et que porte l’arbre de mokl (doûm ou palmier nain). Ce fruit renferme une espèce de coton qui contient une substance mielleuse, que l’on extrait, et dont on fabrique