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TRIBUS ARABES.

Déportés en Maghreb par El-Mansour, ils se fixèrent dans les plaines de Temsna et s’y distinguèrent par le nombre et la bravoure de leurs guerriers. A cette époque, ils eurent pour chef Hilal-Ibn-Hamîdan-Ibn-Mocaddem-Ibn-Mohammed-Ibn-Hobeira-Ibn-Aouadj ; le reste de cette généalogie m’est inconnu.

Lors de l’avènement d’El-Adel, fils d’El-Mansour, ils se révoltèrent contre lui et défirent ses armées ; puis, en l’an 625 (1228), Hilal envoya ses hommages à El-Mamoun et le reconnut pour souverain.

Cette démarche du chef arabe assura au khalife El-Mamoun l’adhésion des Almohades. Les Kholt lui prêtèrent leur appui aussitôt qu’il débarqua en Maghreb ; mais leurs rivaux, les Sofyan, embrassèrent le parti de Yahya-Ibn-en-Nacer. Hilal suivit fidèlement la fortune d’El-Mamoun, et quand ce sultan mourut, lors de la campagne de Ceuta, il s’empressa de reconnaître pour khalife son fils Er-Rechîd. Ayant alors accompagné ce prince à Maroc, il défit la tribu de Sofyan, et la dépouilla complètement.

Après la mort de Hilal, son frère, Masoud, succéda au commandement des Kholt. Ce chef se laissa entraîner dans une révolte contre Er-Rechîd par les instances d’Omar-Ibn-Aucarît, chef de la tribu almohade des Heskoura, lequel s’était mis en état de rebellion. Er-Rechîd s’y prit avec tant d’adresse, qu’en l’an 632 (1234-5), il attira Masoud à Maroc et le fit mourir avec plusieurs autres membres de la même famille.

Yahya, fils de Hilal, ayant succédé à son oncle Masoud dans le commandement des Kholt, passa, avec sa tribu, du côté de Yahya-Ibn-en-Nacer. Soutenus par Omar-Ibn-Aucarît, ils mirent le siége devant Maroc et obligèrent Er-Rechîd à se retirer à Sidjilmessa. Ils occupèrent alors la ville de Maroc, et s’y livrèrent à toutes sortes de désordres, mais en l’an 633, ils se laissèrent enlever cette capitale par Er-Rechîd.

A la suite de ces événements, Ibn-Aucarît passa en Espagne, portant avec lui une déclaration par laquelle les Kholt s’engageaient à reconnaître pour souverain Ibn-Houd [qui était alors maître de l’Andalousie]. On parvint bientôt à découvrir que cette démarche d’Ibn-Aucarît n’était qu’un prétexte, et qu’il n’avait


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