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TRIBUS ARABES.

personnes qui la repoussent déclarent que Moslem descendait d’ez-Zobeir de la tribu de Mehaïa, laquelle, comme nous l’avons déjà dit, est une branche de celle des Eïad. Les Moslem reconnaissent pour chefs les Aulad-Djemâa, famille dont l’aïeul, Djemâa, était fils de Salem-Ibn-Hammad-Ibn-Moslem. Le commandement est maintenant exercé chez eux, soit par les Chokr-Ibn-Hamed-Ibn-Keslan-Ibn-Ghaïth-Ibn-Rahhal-Ibn-Djemâa, soit par les Zorara-Ibn-Mouça-Ibn-Kitran-Ibn-Djemâa.

Les Akhder (ou Khodr) se donnent pour aïeul Khodr-Ibn-Amer. Cet Amer ne saurait être Amer-Ibn-Sâsâ, dont les généalogistes nous ont fait connaître les noms de tous les fils [et qui n’a pas eu un fils nommé Khodr]. Je le suppose donc être un descendant de Rîah, ou bien l’Amer, fils de Yezîd-Ibn-Mirdas, dont le lecteur a déjà rencontré le nom dans la filiation des familles rîahides. On pourrait aussi admettre que ces Khodr sont la même tribu dont l’auteur du Kitab-el-Aghani[1] désigne l’ancêtre sous le nom de Malek-Ibn-Tarîf-Ibn-Malek-Ibn-Hafça-Ibn-Caïs-Ibn-Ghailan : « On leur a donné, dit-il, le nom de Khodr (verts), parce qu’ils avaient le teint très-foncé ; on sait que les Arabes [du Désert]


    des premiers qui embrassèrent l’Islamisme. — (Voyez son histoire dans l’Essai de M. C. de Perceval.)

  1. Le Kitab-el-Aghani (livre des chansons) est un ouvrage très-volumineux dans lequel l’auteur, Abou-’l-Feredj-el-Ispahani, raconte, à propos des chansons les plus à la mode, l’histoire de presque tous les poètes arabes qui vécurent avant Mahomet et dans les premiers temps de l’islamisme. Le Journal Asiatique de 1835 et 1838, renferme une notice de cet ouvrage par M. Quatremère. « Ce livre, dit Ibn-Khaldoun, est vraiment le livre des Arabes, et le recueil de leurs anciens monuments de littérature : on y trouve leur langue, leurs aventures, leurs journées célèbres, leur ancienne religion nationale, la vie de leur prophète, les monuments et les poésies de leurs khalifes et leurs rois, leurs chansons, enfin tout ce qui les concerne ; dans aucun autre ouvrage on ne trouve un tableau aussi complet des Arabes. » (De Sacy ; Anthologie grammaticale arabe, p. 430) Abou-’l-Feredj mourut en 356 (967 de J.-C.). (Voyez sa vie dans ma traduction anglaise d’Ibn-Khallikan, vol. ii, pp. 249 et suiv.) — M. le professeur Kosegarten a entrepris une édition du Kitab-el-Aghani, en arabe et en latin.