Page:Ibsen - Catilina, trad. Colleville et Zepelin.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
122
CATILINA

Si vraiment de vos poignards vous frappiez
Comme vous avez menacé de le faire,
Cette poitrine découverte.
N’avez-vous plus le moindre courage ?

PLUSIEURS VOIX

Il veut notre bien.

D’AUTRES VOIX

Nous avons mérité son mépris.

CATILINA

Certes oui !
Mais, voyez-vous, quand l’heure sera venue,
Il ne dépend que de vous d’effacer cette honte !
Tout ce qui reste derrière nous, tout le passé,
Nous allons l’oublier.
Bientôt une nouvelle existence va commencer.

(Avec amertume.)

Fou que je suis, d’espérer vaincre avec vous !
L’esprit de victoire anime-t-il une bande de déclassés ?

(Enthousiaste.)

Beau a été mon rêve, de superbes visions
Passaient devant mes yeux rêveurs.