Page:Ibsen - Le Canard sauvage, Rosmersholm, trad. Prozor, 1893.djvu/56

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j’espère ? (Attendant un instant.) Hedvige, va donc voir ce qu’il fait.

(Ekdal rentre, une petite tasse d’eau bouillante à la main.)

hedwige. — Tu es allé chercher de l’eau chaude, grand-père ?

ekdal. — Oui, oui, j’en ai besoin. Dois écrire ; l’encre est devenue épaisse comme du gruau, — hum.

gina. — Mais grand-père devrait manger d’abord. Le souper est là qui attend.

ekdal. — Je me passerai de souper, Gina. Je suis très occupé, te dis-je. Personne ne peut entrer chez moi. Personne, — hum.

(Il rentre dans sa chambre. Gina et Hedwige s’entreregardent.)

gina, baissant la voix. — Explique-moi, si tu peux, où il a trouvé de l’argent.

hedwige. — C’est peut-être Graberg qui lui en a donné.

gina. — Mais non. C’est toujours à moi que Graberg envoie l’argent.

hedwige. — Il aura pris une bouteille à crédit quelque part.

gina. — Pauvre grand-père, on ne lui donnerait rien à crédit.

(Hialmar Ekdal entre par la porte de droite. Il est en pardessus, un chapeau gris en feutre mou sur la tête.)