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PRINCIPES MATHÉMATIQUES

PROPOSITION XXII.  THÉORÉME XVIII.
Tous les mouvemens de la Lune, & toutes ſes inégalités ſont une ſuite & ſe tirent des principes qu’on a poſés ci-deſſus.

Pendant que les grandes planettes ſont portées autour du Soleil, elles peuvent emporter dans leur révolution d’autres planettes plus petites, qui tournent autour d’elles dans des ellipſes dont le foyer eſt placé dans le centre des grandes planettes, ce qui eſt clair par la Prop. 65. du Liv. i. Les mouvemens de ces petites planettes, doivent être troublés de pluſieurs façons par l’action du Soleil qui doit cauſer des inégalités dans leur mouvement telles qu’on en remarque dans notre Lune ; car dans les ſyzygies cette planette (ſelon les Cor. 2. 3. 4. & 5. de la Prop. 66.) ſe meut plus vîte & décrit autour de la terre des aires plus grandes en temps égaux que dans les quadratures, & alors elle parcourt un orbe moins courbe, & approche par conſéquent plus près de la terre, à moins que ſon mouvement excentrique ne faſſe un effet contraire. Car l’excentricité de la Lune eſt la plus grande (par le Cor. 9. de la Prop. 66.) lorſque ſon apogée eſt dans les ſyzygies, & elle eſt la moindre lorſque l’apogée eſt dans les quadratures ; enſorte que la Lune va plus vîte & eſt plus près de la terre dans ſon périgée ; & elle va plus lentement, & eſt plus loin de nous dans ſon apogée, lorſqu’elle eſt dans les ſyzygies que lorſqu’elle eſt dans les quadratures. De plus, l’apogée avance, & les nœuds rétrogradent, mais d’un mouvement inégal ; l’apogée (par les Cor. 7. & 8. de la Prop. 66.) avance plus vîte dans ſes ſyzygies, ſe rétrograde plus lentement dans ſes quadratures, & l’excès du mouvement progreſſif ſur la rétrogradation ſe fait, pour l’année entiere, en conſéquence. Mais les nœuds (par le Cor. 2. de la Prop. 66.) ſont en repos dans leurs ſyzygies, & rétrogradent très-vîte dans leurs quadratures. Quant à la plus grande latitude de la Lune, elle eſt plus grande dans ſes quadratures (par le Cor. 10. de la Prop. 66.) que dans ſes ſyzygies : & le