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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.

moyen mouvement eſt plus lent dans le périhélie de la terre (par le Cor. 6. de la Prop. 66.) que dans ſon aphélie. Ce ſont là les inégalités les plus remarquables que les Aſtronomes ayent obſervées dans le mouvement de la Lune.

Il y en a encore quelques-unes qui n’avoient pas été obſervées par les premiers Aſtronomes, & qui troublent tellement les mouvemens lunaires, que juſqu’à-préſent, on n’avoit pu les réduire à aucune régle certaine. Telles ſont les vîteſſes ou les mouvemens horaires de l’apogée & des nœuds de la Lune, & leurs équations, ainſi que la différence entre la plus grande excentricité dans les ſyzygies & la plus petite dans les quadratures, & l’inégalité qu’on appelle variation ; toutes ces quantités augmentent & diminuent annuellement (par le Cor. 14. de la Prop. 66.) en raiſon triplée du diamétre apparent du Soleil. De plus, la variation augmente ou diminue à peu près en raiſon doublée du temps qui s’écoule entre les quadratures (par les Cor. i. & 2. du Lemme 10. & le Cor. 16. de la Prop. 66. Liv. i.) mais cette inégalité eſt ordinairement rapportée dans le calcul aſtronomique la proſthaphérèſe de la Lune, & eſt confondue avec elle.

PROPOSITION XXIII.  PROBLÈME V.
Les inégalités des mouvemens de ſatellite de Jupiter & de Saturne peuvent ſe déduire des mouvemens de la Lune.

On peut déduire des mouvemens de notre Lune les mouvemens analogues des Lunes ou des ſatellites de Jupiter, & cela en cette ſorte.

Parle Cor. 16. de la Prop. 66. du Liv. i. le mouvement moyen des nœuds du ſatellite le plus éloigné de Jupiter eſt au mouvement moyen des nœuds de notre Lune, en raiſon compoſée de la raiſon doublée du temps périodique de la terre autour du Soleil, au temps périodique de Jupiter autour du Soleil, & de la raiſon ſimple du temps périodique de ce ſatellite autour