Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/112

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nait à Mlle Irène le nom de l’être qu’il avait le plus aimé, le grade qui lui avait inspiré le plus grand respect.

— Pitit Anouma !… Ti, bon ; ti, colonel !

Doucement se rouvre la porte de la pièce, où s’est enfermée l’artiste à son arrivée à l’hôpital.

Une aide-infirmière, qui nettoie le couloir, s’arrête, ébaubie, les mains croisées sur son balai.

C’est une négresse qui se présente à ses yeux, avec son pagne, son jupon de cotonnade, son gorgerin de grigris, les chevilles et les bras cerclés de bracelets d’argent.

Cependant l’étrangère s’approche. Quelles paroles chuchote-t-elle ? L’aide la suit d’un regard attendri.

La femme au pagne a atteint la salle où agonise Ehr-Madou. Elle entre, se glisse sans bruit au pied du lit de fer sur lequel le guerrier finit de vivre.

Déjà le visage du Soudanais a pris une teinte grise. Sous les joues tirées, on sent les mâchoires contractées.