Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/119

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prend pas. Un orgueil quand son cœur est mort, quand plus rien ne l’intéresse.

Oh ! elle a tenté de réagir ! Elle a soigné des blessés, mais leur souffrance n’était pas compréhensive de la sienne. Elle a voulu porter un peu de bien-être dans les humbles logis de mobilisés pauvres, et elle a envié les pauvresses dont les maris, sur le front, envoyaient des cartes brèves : « Ça va bien, et toi ? »

Quelle littérature renferme plus de joie morale, plus d’intensité de vie, que ces quelques mots, souvent griffonnés en hâte et en cachette de l’orthographe.

Elle recherche la solitude, l’ombre. Cette journée pluvieuse est bien ce qui convient à son être découragé. Tout autour d’elle lui apparaît en harmonie avec sa pensée. Les grosses gouttes d’eau qui tombent de temps à autre sont les larmes du ciel. Sa reconnaissance monte vers la nue qui pleure avec elle.

Louise-Marie a repris sa marche lente… Autrefois, on remarquait son allure vive, son pas rapide ; maintenant elle se traîne. À quoi