Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/124

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elles illuminent comme des éclairs et s’absorbent dans l’obscurité.

Elle tend les doigts vers sa lettre précieuse… Ils frôlent ceux du soldat.

Elle a le pressentiment subit d’un devoir imprécis, d’un renouveau de la vie, d’une fleur germant sur les tombes ; mais cela est trop vague.

Elle s’incline, murmure :

— Adieu !

Et elle ne s’en va pas. Il a répété :

— Adieu.

Et les syllabes ont gémi, comme une plainte. Et cela jette en elle comme une grande lumière… Le timide, l’isolé ; elle, seule aussi ; un officier, un frère d’armes du mort.

Infirmière d’une âme, n’est-ce pas le deuil qui convient aux héros ? Le mot orgueil, dont le sens lui échappait tout à l’heure, elle l’entend maintenant. Il est mort au champ d’honneur, pour tous ses frères de France. Le champ d’honneur ordonne de consoler les frères qui restent.

Et comme il répète, les yeux baissés :