Ces reîtres ne doutent de rien. Ils passent au salon. Sans doute, ils y ont fait dresser le samovar ; ils vont prendre le thé.
À travers le plafond, leurs voix rauques me parviennent.
Ils sont en gaîté… ; la cave de mes hôtes polonais a dû souffrir de la soif inextinguible des héros teutons.
« L’Allemagne, nous disait-on à l’Université, possède le plus grand tonneau et le plus vaste estomac du monde. »
Ah ! un accord de piano.
J’y suis. Miss Nèje et Sonia sont musiciennes. On les a conviées à régaler les envahisseurs d’un dessert d’harmonie.
Je me trompe… ; cet air qui commence ?… Mais non ; c’est bien lui, le Deutschland über alles, l’hymne national allemand !
La légère plaisanterie tudesque se donne carrière. Les officiers ont trouvé spirituel d’imposer à une Polonaise l’exécution de l’hymne ennemi.
Au surplus, la pianiste se venge, peut-être