Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/144

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Il est vrai que, durant un bon moment, le sens de ce que je vois m’échappe.

Un commandant, tête nue, la tunique déboutonnée, gesticule sur le seuil.

Il hèle des soldats qui passent, les pousse dans la maison.

Ces hommes reparaissent, traînant au milieu d’eux Nèje et Sonia. Les deux sœurs sont livides.

Et le commandant hurle cet ordre infâme à un sous-officier accouru :

— Sloug !… À la boucherie ! Que l’on coupe le poignet gauche à celle-ci, pour avoir dénaturé le Deutschland über alles ; et le droit à cette autre, qui a trop bien joué la Marseillaise !

Oh ! si mon revolver n’était pas resté en bas, je crois que j’aurais terminé les jours de ce bandit, ce qui eût inévitablement amené la clôture des miens.

À ce moment, un médecin-major traverse la chaussée. La brute l’appelle :

— Major, je suis obligé de punir ; mais un Allemand ne saurait être inhumain. Accom-