Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/157

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— Qu’as-tu ?

— Regarde, fit-il en désignant l’étrange objet.

Elle aussi laissa échapper un gémissement :

— Pardonne-moi ! Pardonne-moi !… J’aurais dû te dire. Je n’ai pas osé… J’ai eu peur que tu ne m’aimes plus.

Et arrachant son bandeau, elle lui montra une orbite vide sous la paupière aux longs cils bruns.

Pais parlant hâtivement, bredouillant presque, pressée maintenant d’expliquer : — À Saint-Quentin… Un officier de ces brutes me trouva jolie… Il me le dit… Un soir, il pénétra de force dans ma chambre… J’étais perdue. Une inspiration du ciel m’a sauvée… Mes ciseaux à broderie se trouvèrent à portée de ma main, je me suis crevé l’œil, puisque je ne pouvais me blesser davantage… Le sang, la surprise, dégrisèrent le misérable. Il s’en alla en jurant.

Mais te dire cela ! Ajouter à la peine de chaque jour… Non… non, je ne voulais pas. Et