Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/171

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m’aimez, tout le monde m’aime pour cela. Que je me fane, que les rides déparent la transparence de ma peau et les tendresses, oiseaux caressants épris de la seule beauté, s’envoleront pour toujours. Délicate je suis ; un rien me trouble, me bouleverse. Ces émotions dont vous êtes altéré, seraient mortelles pour moi. Siegfrid ne me l’a point caché. « Si tu veux rester adorable ; si tu veux en ton miroir considérer une délicieuse personne, évite les luttes ardentes de l’amour, renonce à être mère, cela déforme et alourdit. »

— Comment, gronda le doktor abasourdi, vous avez la prétention de m’infliger cette douleur de vous voir et de renoncer à vous ?

— Voir n’est-il pas le but en ce monde ? Des musées sont ouverts en tout lieu. Quelles recommandations y sont faites ? Une seule, celle-ci : regardez, mais ne touchez pas. L’être épris d’art, l’homme à l’esprit sublime, possède par les yeux ; le surplus n’est que brutalité.

Et dogmatique, mille fois plus philosophique que lui-même.