Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/185

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Un brouillard obscurcit la vue d’Estelliche.

Une barque-goélette vaut bien une ferme… Cette barque, elle la voulut aussitôt avec rage, car elle pourrait dire à l’oublieux :

— Ta ferme, je m’en moque ; j’aime mieux ma barque-goélette.

Quel doux rêve quand on possède un vrai cœur de femme allemande !

Lors, ses prunelles se firent de velours, ses doigts se crispèrent dans la main de Cabiller, avec l’énergie caressante de fuseaux d’acier gantés de satin. Sa volonté, tendue vers la résolution de séduire, triompha. Affolé, l’armateur parla mariage, navigation, pêche.

Comme à une future épouse, il fit visiter son navire à Estelliche, et… il y eut encore une faute que les parois de la cabine racontèrent aux voiles bleues roulées autour des vergues.

La semaine durant, Estelliche fut on ne peut plus câline avec son père, ex-sous-officier d’infanterie.