Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/201

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naient à Buenos-Ayres. Le gouvernement, soucieux de conserver dans le pays la descendante authentique d’une vieille famille italienne, nommait d’office un tuteur à la petite marquise Margarita de Vilarocca. Et ce tuteur était Herr Hermann Flush.

Dans la demeure du juge d’instruction, l’orpheline avait grandi. Peu à peu ses terribles souvenirs s’étaient effacés. Elle se montrait gaie, espiègle ; quand tout à coup la fatalité, qui décidément semblait prendre plaisir à déchirer sa jeune âme, s’abattait de nouveau sur elle.

Flush, arguant de ce que Margarita était la pupille du gouvernement, obtenait de celui-ci l’autorisation d’épouser la jeune fille aussitôt sa seizième année révolue.

— Je suis plus âgé qu’elle de beaucoup, avait-il dit, mais je tiens à lui léguer ma fortune ; ce n’est point un mari que je lui donne, c’est un père, c’est un banquier.

L’orpheline se revoyait quelques mois plus tôt, remerciant le Herr Hermann de se montrer aussi bon, aussi généreux à son égard, et