Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/217

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Or, Jean, qui s’en allait, le nez au vent, n’avait pas fait cinquante pas, quand un homme, enveloppé d’un poncho, le visage à demi caché par les larges bords d’un sombrero, l’arrêta par ces paroles cérémonieuses :

— Señor caballero, vous plairait-il d’accorder une de vos précieuses minutes à un pauvre cavalier dans l’embarras ?

C’était Luigi Garpanao, le substitut, lequel, depuis plus d’une heure, rôdait aux alentours de la fonda Balbaco, en se tenant tout bas des propos dont voici la substance :

— Moi, Luigi Garpanao, j’ai deux moyens de sortir de la pauvreté où je me débats : primo, faire arrêter Basta, présentement domicilié dans cette auberge, et toucher la prime de cent mille piastres promise par le gouvernement. Moyen dangereux, qui m’expose à la colère des affiliés à la Maffia… et puis le gouvernement ne paie pas toujours ses dettes ; secondo, épouser la señorita Serafina Balbieri, aimable fille des glaciers confiseurs du quai de Arechiza, laquelle m’apporterait trois cent mille piastres de dot. L’amour