Page:Ivoi - Femmes et gosses héroïques.djvu/57

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Je crois bien que je somnolais, lorsqu’une main me prit à l’épaule.

— Mon lieutenant !

— Quoi ?

Ils viennent.

C’est vrai. Par la meurtrière d’observation je distingue un grouillement à une centaine de mètres.

Vite, un ordre à voix basse, qui se transmet de proche en proche :

— Silence ! Immobilité ! À bout portant, feu précipité ! Le magasin vidé, à la baïonnette !

L’averse a cessé. À travers les nuages peu épais, la lune se trahit par un halo opalin. On voit un peu. Tant mieux.

Rrrra ! La tranchée crache des éclairs. Les Allemands, surpris alors qu’ils croyaient surprendre, détalent, laissant des morts, des blessés en arrière.

Avec un couac formidable, le clairon Lebègue entame la charge.

— À la baïonnette !

J’ai bondi hors du trou. Mes lascars se ruent à la poursuite. Aie ! ma satanée sciatique